On ne sait pas la force de la Nature — On le sait trop.
St Malo - Parc de La Briantais
En ce moment j’habite à Saint Malo. La mer bien sûr. Mais la mer, c’est comme la montagne et les chutes du Niagara : cette immensité et puis on pousse des oh et des ah. Des milles milliards de oh et de ah.
Tandis qu’il y a ce petit-quelque-chose rien-que-pour-soi qui surgit soudain… Quelque chose d’éphémère. Il y a urgence.
C’est un paysage-miniature, un écrin de nature. Qui console et rassure. Un paysage-à-soi qu’on pourrait presque tenir dans le creux de la main. Le tenir bien. Un pouvoir.
Ce petit-quelque-chose si ordinaire devient extraordinaire par on ne sait quelle grâce ; sa sur-vie surgit d’un je-ne-sais-quoi profond et obscure. Et nous élargit. Sur la terre des vaches on a largué les amarres. C’est à se demander qui a le pouvoir…
Se pourrait-il que ce trou-de-verdure où j’allais jouer se joue de moi ? tente, par tous les moyens, de se réincarner ? (Car cet oasis, ce paradis, à l’heure qu’il est, est probablement à cent milles pieds sous béton.)
La nature est comme-ça ; miséricordieuse ; patiente ; constante ; fidèle.
Mais bien sûr, tout ça ce ne sont des élucubrations posthumes.